Comment rédiger un bon message d’approche ? - Retour sur la Pink Hour on Tour : Nantes

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Charlotte Prieur

Moi c’est Charlotte, Marketing Manager France chez Teamtailor. Mon objectif ? Créer du contenu utile aux candidats et aux recruteurs autour des enjeux de marque employeur, de QVCT et d’expérience candidat.

Le 17 septembre, nous avons rassemblé une trentaine de recruteurs nantais chez Délia Technologies que nous remercions à nouveau chaleureusement pour leur accueil. Pour discuter avec eux des bonnes pratiques dans les messages d’approche, nous avons réuni Léo Bernard, avec Hadrien Vankeerberghen et Ando Philistin du Nid des Recruteurs nantais. 

Dans cet article, vous retrouverez tous les conseils qui ont été partagés. Pour l’ambiance, il faudra venir à la prochaine Pink Hour ! 


Mais au fait… Qu’est-ce qui fait un bon message d’approche ?

Avant toute chose, il faut préciser qu’il n’existe pas un seul bon message d’approche. Chacun dispose de sa propre technique, sa personnalité et le public auquel vous vous adressez ne sera pas le même. Nous allons donc commencer par la base que vous devez déjà connaître. 

Un bon message d’approche doit être :

  • Concret
  • Personnalisé
  • Informatif
  • Orienté sur les bénéfices

S’il fallait résumer, Hadrien explique qu’il assimile le message d’approche à une démarche commerciale. L’idée n’est pas de parler des technicités du produit mais bien de mettre en avant des choses concrètes qui vont être intéressantes et avantageuses pour le candidat. Et surtout, qui vont le concerner directement. Pour cela, à l’instar d’un commercial, vous devez connaître votre cible. Il faut que le message soit personnalisé, précis et qu’il arrive au bon moment pour la bonne personne. 


Comment choisir son canal ?

Il existe différents canaux pour contacter un candidat, LinkedIn, email, téléphone… Et le choix du canal va se faire selon plusieurs critères. Nous pouvons notamment citer :  

  • Le secteur d’activité
  • Le niveau de poste
  • La disponibilité du candidat

Adapter son approche selon le canal et le contexte

Aujourd’hui, la majorité des approches se font sur LinkedIn. Mais ceux qui faisaient du recrutement avant savent qu’il existe d’autres moyens. Nous étions parfois sur des systèmes un peu archaïques où il fallait passer par le standard de l’entreprise pour tenter de joindre telle personne ou appeler le service commercial en prétendant chercher des informations sur le produit et débaucher le candidat de manière cachée. De nos jours, cela ne se fait plus tellement et ce serait même assez mal vu. Le débat actuel tourne plus autour du fait d’approcher un candidat sur son email personnel ou non. Nous ne sommes pas rentrés dans ce débat, mais Hadrien a pris le temps de rappeler que LinkedIn n’était tout de même pas le seul canal : le mail, le téléphone, les réseaux et tout simplement, la vraie vie. 


Rédiger un message d’approche

Il n’y a rien de pire qu’un message lambda envoyé à un millier de personnes à la structure similaire où il n’y a aucune personnalisation et aucune adaptation au profil, à son contexte et à ses enjeux. Comme nous l’avons dit, il n’y a pas un message d’approche qui puisse convenir à tous. En revanche, nos intervenants ont pu fournir une structure qui peut être reprise et adaptée aux différents profils. 

Par exemple :

  • Accroche
  • Valeur apportée
  • Call-to-action

La personnalisation commence dès l’accroche que l’on peut aussi appeler ice-breaker. L’idée est de capter l’attention du candidat immédiatement. Pour cela, vous pouvez faire référence au poste actuel de la personne, son entreprise, son actualité. Tout simplement quelque chose qui montre que vous vous intéressez réellement à elle et qu’elle ne fait pas partie d’une multitude d’autres que vous contactez. 

Un message avec une vraie valeur ajoutée doit expliquer la raison pour laquelle vous contactez cette personne, et pas parce qu’elle est sortie d’une liste LinkedIn de 1500 candidats qui semblait avoir une compétence mot-clé que vous recherchez. Il est essentiel d’expliquer pourquoi vous l’approchez, ce que vous pouvez lui apporter en lui proposant cette opportunité et ce qu’elle va y gagner. 

Cela nous amène au call-to-action que l’on a souvent tendance à oublier. Il peut prendre la forme d’une question ou d’une proposition. Ce doit être quelque chose auquel le candidat peut se raccrocher pour rebondir et proposer des disponibilités pour échanger. La question peut être très simple, du type “est-ce que vous souhaitez en savoir plus ?”. 

Autre essentiel pour vos messages d’approche, la tonalité et le style utilisé. Votre message doit être adapté au profil du candidat et à l’entreprise que vous représentez. La marque employeur commence ici. Les recruteurs qui travaillent en cabinet le voient quotidiennement. Selon le client avec lequel vous travaillez, la tonalité va être très différente. Attention aussi au jargon, aux mots-clés, aux anglicismes. Cela peut être pertinent si vous recrutez pour une start-up dans la tech mais totalement inapproprié dans d’autres types de structures. 



Qu’est-ce qui fonctionne vraiment ?

Pour nous donner quelques éléments de réponse, Hadrien a recherché ce qui reste rare sur les messages d’approche : de la donnée chiffrée à partir de nombreuses sources. 

Taux de réponse moyen sur les messages d’approche directe : 

Message d’approche bateau : 10-15%

InMail personnalisé et ciblé : 25-30%

Invitation LinkedIn sans message personnalisé : 20-30% d’acceptation

Invitation LinkedIn avec message personnalisé : 50-70% d’acceptation

N.B : le taux de réponse peut augmenter de 20 - 30% avec un suivi bien fait (relance)

Une personne sur dix va répondre à un message d’approche bateau. Cela fait tout de même beaucoup de messages pour avoir une réponse qui ne sera même pas positive dans la plupart des cas. Si on se penche sur les invitations LinkedIn avec un message personnalisé, les taux sont bien meilleurs puisque l’on va mettre du contexte pertinent, par exemple “on s’est rencontré à tel événement”. Le taux d’acceptation et de réponse sera donc bien plus haut. 

Les messages d’invitation LinkedIn sont limités à 300 caractères. Il faut donc être aussi bref qu’impactant, et cela vaut le coup de les travailler régulièrement. Avec son équipe, Hadrien s’est rendu compte que sur ces 300 caractères, ne changer qu’un mot ou une tournure de phrase faisait varier d’environ 10% le taux d’acceptation. 

Hadrien partage ses chiffres

Il a rassemblé les chiffres de ses approches afin de nous en dire un peu plus. Son funnel favori qui fonctionne plutôt bien comme vous allez pouvoir le voir suit ce cheminement : une demande de connexion avec un message personnalisé, puis une fois la demande acceptée, un message personnalisé ciblé avec des détails concrets additionné à des relances et un vrai suivi dans le temps. 

Voici ses résultats : 

  • 729 candidats approchés
  • 350 demandes acceptées soit 48% 
  • 285 réponses soit 39% 
  • 71 entretiens soit 10%

Les erreurs les plus courantes

Léo nous a présenté un petit florilège de messages d’approche qu’il a reçu au fil des années, et que nous ne pouvons que vous conseiller d’éviter. 

Le spam

L’erreur numéro un s’appelle le spam. La personne lui a envoyé 6 messages en l’espace d’une semaine. Il s’agissait d’un commercial dont le premier message commençait par “Hello First Name”. Pour la personnalisation, on repassera. 

La start-up nation

Il y a des termes que la start-up nation a popularisé, pour le meilleur comme pour le pire. Certains d’entre eux sont devenus de vrais red flags tant chez les recruteurs que chez les candidats. On peut penser à ceux qui se présentent comme leader de leur marché sans mentionner le nom de l’entreprise, ou même ledit marché, le fameux “on est une famille” ou encore des valeurs qui n’apparaissent pas réelles dès les premières secondes “un excès de bienveillance”. Pensez à adapter votre discours pour ne pas faire fuir les candidats. 

Le hors sujet total 

Cela nous est tous arrivé mais il est important de rappeler que c’est ici que la bienveillance doit prévaloir. Cela peut arriver de se tromper et il ne faut pas être méchant. Il est aussi important de souligner que l’automatisation n’est pas forcément synonyme d’erreur si l’on a les bons outils. 

Le message “mais encore”

“Bonjour, êtes -vous à la recherche d 'une nouvelle opportunité ? Si c 'est le cas, pouvez -vous me transmettre vos coordonnées téléphoniques afin que nous puissions en discuter ?” 

Voilà qui donne envie de répondre immédiatement pour ne pas passer à côté de l’opportunité de sa vie ! Plus sérieusement, ce type de message ne donne aucune information et ils ne fonctionnent pas. Personne ne répond à ça à moins qu’il y ait un lien comme nous l’avons dit un peu plus tôt. 

Il y a d’ailleurs des statistiques qui montrent que parmi les mots les plus utilisés dans les messages d’approche on retrouve “opportunité”, “urgent” et “je suis tombé sur votre profil”. D’où l’importance de faire preuve d’originalité et de créativité pour sortir du lot. 

Le jargon

Les recruteurs pensent, parfois à tort, que les candidats connaissent le jargon. Sauf que ce serait oublier qu’un milieu possède son propre jargon mais c’est aussi le cas pour certaines entreprises. Et celui-là va donc différer d’une entreprise à une autre. Si l’on souhaite rester inclusif, il est essentiel de ne pas trop user des abréviations et autres acronymes. 


Ne pas préciser l’entreprise 

Ne pas préciser l 'entreprise est propre aux cabinets de recrutement. C’est une tendance qui est en train d’évoluer puisque de plus en plus d’entre eux précisent aujourd’hui le nom de l’entreprise pour laquelle ils recrutent. C’est une bonne chose puisque ces cabinets ont confiance en leur expérience candidat et en leur processus de recrutement. Ils savent que les candidats ne contacteront pas l’entreprise en direct, et si c’est le cas, ce sera extrêmement rare. 


Écrire de meilleurs messages

Lors de notre Pink Hour on Tour, nous avons mis les recruteurs et recruteuses nantaises au travail ! En groupe, ils devaient imaginer des messages d’approche pour tenter de recruter Léo ou Hadrien. Cela a été l’occasion de mettre en place les bonnes pratiques immédiatement. 

Léo a ensuite donné quelques conseils pour imaginer vos meilleurs messages d’approche. “Essayez, essayez, essayez, essayez.” Il a formé des centaines de recruteurs et de recruteuses et il a observé que souvent les personnes se cantonnent à leurs messages types qui fonctionne plus ou moins en modifiant des petits détails. Pourtant la meilleure manière de s’améliorer est de reprendre quasiment à zéro. Il a récemment fait faire un exercice où les personnes n'avaient pas le droit d’écrire une phrase qu’ils avaient déjà utilisée. Chaque mot devait être unique et nouveau afin de sortir de ce qu’ils font depuis des mois ou des années. 

Le but d’un message d’approche est d’obtenir une réponse, et idéalement le plus vite possible. Léo n’encourage donc pas forcément l’utilisation d’un lien Calendly dès le premier message car cela nécessite aussi un effort direct de la part du candidat. Il est important de les prendre par la main pour qu’ils n’aient pas quasiment rien à faire et que la réponse soit facile. Nous avons parlé de personnalisation, l’idéal est d’éparpiller des éléments de personnalisation un peu partout dans le message. 

Pour ce qui est de l’objet, Hiresweet a fait des recherches auprès de leurs clients. Il en est ressorti que celui qui fonctionnait le mieux était souvent le plus simple, à savoir “le prénom de la personne @ le nom de l’entreprise”. N’oubliez pas que parfois, less is more. 

Pour s’améliorer, le meilleur conseil de Léo reste de tester ! Selon l’entreprise, les profils, les secteurs, à vous de tenter pour voir ce qui fonctionne le mieux. 

À vous de jouer !