L’IA dans le recrutement - Retour sur la Pink Hour à Paris

Avatar of Charlotte Prieur

Charlotte Prieur

Moi c’est Charlotte, Marketing Manager France chez Teamtailor. Mon objectif ? Créer du contenu utile aux candidats et aux recruteurs autour des enjeux de marque employeur, de QVCT et d’expérience candidat.

Le 14 novembre dernier, les bureaux de Cafeyn ont accueilli une édition exceptionnelle de la Pink Hour pour explorer un sujet qui fait beaucoup parler : l’IA dans le recrutement. Animée par Léo Bernard, accompagné des experts Laetitia Lanfranchi (Botbloom) et Yassine Belfkhi (Solers.io), cette rencontre a rassemblé des recruteuses et recruteurs aguerris, tous déjà initiés à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Entre échanges enrichissants, ateliers pratiques et débats sur les enjeux éthiques, voici un résumé des temps forts.

Qui a peur que l’IA remplace les recruteurs ?

C’est la question qui plane souvent lorsqu’on parle de l’intégration de l’IA dans le monde professionnel. Faut-il s’inquiéter pour l’avenir des métiers RH ? Pour Yassine et Laetitia, la réponse est claire : l’IA est un outil, pas un remplaçant. Comme toute révolution technologique, elle transforme les pratiques en automatisant les tâches répétitives et en libérant du temps pour des missions plus stratégiques.

« Les tâches remplacées par l’IA ne sont probablement pas celles que vous souhaitez faire toute votre vie », a souligné Yassine. En d’autres termes, l’IA devient un assistant puissant pour mieux se concentrer sur ce qui fait la richesse des RH : l’humain.

Où en sommes-nous avec l’IA dans le recrutement ?

Laetitia Lanfranchi a posé le cadre. Jusqu’à récemment, les modèles d’intelligence artificielle nécessitaient des entraînements spécifiques pour chaque tâche, ce qui les rendait coûteux et complexes à mettre en œuvre. Mais l’avènement des Large Language Models (LLM) comme ChatGPT ou Perplexity a révolutionné le domaine :

  • Des coûts en baisse : Les modèles de base, capables de réaliser une multitude de tâches, sont aujourd’hui largement accessibles.
  • Des usages démultipliés : Génération de scorecards, création de fiches de poste, ou encore scénarios d’entretien interactifs, les possibilités se multiplient.
  • Une adoption progressive : Bien que les outils soient prêts, leur intégration dans les organisations demande du temps et une conduite du changement bien pensée.

Pour Laetitia, l’IA dans le recrutement se décline en deux grandes approches :

  1. Le mode input-output : Par exemple, demander à l’IA de générer une fiche de poste à partir de critères spécifiques.
  2. Les boucles conversationnelles : Un champ plus prometteur mais encore émergent, où les interactions entre l’IA et les candidats sont analysées pour affiner les résultats.

Quels sont les cas d’usage les plus efficaces ?

L’IA est-elle déjà un allié dans votre processus de recrutement ? Si ce n’est pas encore le cas, voici quelques pistes explorées lors de la Pink Hour :

  • Évaluation des compétences : Solers.io a développé un workflow performant qui génère une scorecard à partir d’une fiche de poste. Une fois les interactions avec les candidats réalisées (via interview ou screening automatisé), les résultats sont comparés à cette grille pour une évaluation standardisée et objective.
  • Différenciation des outils : Léo recommande de tester les mêmes cas d’usage sur différents modèles (ChatGPT, Perplexity, Cloud, etc.). Chaque outil apporte des nuances dans les résultats, à exploiter selon les besoins spécifiques.
  • Exploration avancée avec des outils comme Perplexity : Moins connu que ChatGPT, cet outil a été imaginé pour être directement connecté à Internet et offre une approche hybride entre recherche et génération de contenu, idéale pour des scénarios de sourcing ou d’analyse.

Les enjeux éthiques et techniques : Comment rassurer les équipes RH ?

Si les opportunités offertes par l’IA sont nombreuses, elles s’accompagnent de défis, notamment en matière de conformité RGPD et de biais algorithmiques.

  1. Protéger les données : Pour éviter que les données fournies à des outils comme ChatGPT soient utilisées pour entraîner des modèles futurs, veillez à activer les options de confidentialité disponibles dans les versions payantes.
  2. Limiter les biais : Les IA s’appuient sur des données existantes souvent biaisées. En structurant les prompts et les critères d’évaluation selon les valeurs de l’entreprise, il est possible d’atténuer ces biais.
  3. Expliquer pour mieux adopter : Former les équipes RH et les sensibiliser aux limites des outils est une étape cruciale pour leur adoption sereine.

Ateliers pratiques : L’IA à l’œuvre

La Pink Hour a également proposé des ateliers collaboratifs pour mettre en pratique les concepts abordés :

  • Niveau débutant : Utiliser ChatGPT pour des tâches simples comme la rédaction d’annonces ou l’automatisation d’emails.
  • Niveau avancé : Concevoir des scorecards avec Solers.io pour structurer le processus d’évaluation.
  • Niveau expert : Imaginer des workflows sur mesure pour des besoins de recrutement spécifiques, avec des outils comme Botbloom.

Le challenge de la soirée était la création collective de scorecards pour des métiers qui n’existent pas encore. Ces expériences, partagées ensuite sur LinkedIn, illustrent à quel point l’IA peut également nourrir la créativité des recruteurs.

L’IA, un assistant à apprivoiser

Si une chose est ressortie de cette Pink Hour, c’est bien ceci : l’IA ne remplacera pas les recruteurs, mais les recruteurs qui l’utilisent auront une longueur d’avance.

En l’adoptant comme un allié plutôt qu’une menace, les professionnels RH peuvent transformer leur métier et s’affranchir des tâches répétitives pour se concentrer sur ce qui compte vraiment : les relations humaines. Et vous, êtes-vous prêts à faire le grand saut ?